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Chemin de fer Nabéba/ port de Kribi : la République du Congo roule le Cameroun dans la farine et réoriente le projet

by EDC
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C’est un puissant projet infrastructurel entre la République du Congo (le Congo) et le Cameroun qu’il faudra désormais conjuguer au passé, sous toutes ses formes. Cette situation a été scellée récemment lors d’un conseil ministériel que le chef d’État congolais a présidé.

C’est, que le 17 janvier 2022 par visioconférence, Denis Sassou N’guesso a réuni son gouvernement pour plusieurs sujets qui urgent dans son pays. Si de manière globale trois sujets majeurs étaient sur la table, celui relatif à l’épineux dossier des gisements minéraliers que regorge le Congo n’a eu de cesse de préoccuper le chef d’État congolais. D’où une évolution spectaculaire que connait désormais cette affaire.

Le Congo se remémore les superficies de ses gisements et se lèche les babines en pensant  aux retombées économiques que ces gîtes pourraient lui rapporter, sans plus rien avoir avec le Cameroun. Dans le détail  le pays sait  détenir trois  gisements de fer de grande importance: Nabeba qui occupe 386 km², Avima et de Badongo,  998 km² de superficie chacun. Les décrets de leur exploitation ont été pris en conseil des ministres le 30 novembre 2020.

Depuis fin mai 2021 le ministre congolais en charge des Mines a multiplié des voyages au Cameroun au point de déclarer lors de la dernière visite le 22 décembre 2021 après une audience au ministère des Transports que «il vaut mieux ne pas s’enfermer dans les dates. Ce que je peux dire, c’est que c’est l’un des projets qui soit allé plus vite. Ça sera malhonnête de dire que la cérémonie de pose de la première pierre de ce gigantesque projet c’est demain. Mais nous sommes allés suffisamment vite pour que ça se passe dans de brèves échéances. En tout cas, nous sommes satisfaits de l’évolution de ce contrat. » Depuis le 17 janvier 2022 pourtant, les choses ont totalement changé.

De sources officielles,  invité par le président de la République à prendre la parole, M. Pierre Oba, ministre d’État, ministre des Industries minières et de la Géologie, a présenté aux membres du conseil des ministres trois projets de loi portant approbation de trois conventions d’exploitation minière pour des gisement de fer dans le département de la Sangha, entre la République du Congo et les sociétés SANGHA Mining Dévelopment Sasu et BESTWAY Finance Limited pour les permis « NABEBA »,« AVIMA » et « BADONDO ».

Par ailleurs, les trois projets de loi portant approbation de conventions d’exploitation minière font suite à l’attribution de permis d’exploitation minière pour Nabeba, Avima et Badondo. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que, le Congo qui ambitionnait de construire un chemin de fer de 540 km entre Avima et le port en eau profonde de Kribi où il était également prévu la construction d’un terminal minéralier, vient de rompre tout rapport avec le Cameroun pour ce projet.

Le Congo a réexaminé le business, à son propre compte. « Ces projets d’exploitation sont d’une importance considérable parce que ces sites ont d’énormes potentialités exploitables, probablement pour au moins 50 ans, ce qui aurait des conséquences heureuses pour le développement socioéconomique de notre pays. Ils induisent d’abord la construction d’un chemin de fer du nord au sud du Congo, d’une longueur d’environ 1000 kms ; la construction d’une aciérie à Pointe Noire ainsi que d’un grand port minéralier à la Pointe indienne. Ces infrastructures impliqueront la création de centaines d’emplois et le développement des localités concernées dans le département de la Sangha », soutient désormais le Congo.

Début des travaux

L’hypothèse du Cameroun  totalement écartée, le Congo se projette. Le développement de ces mines devra débuter cette année 2022. Un projet de décret portant premier renouvellement au profit de la société ORIGINS Exploration Congo S.A. d’un permis de recherches minières pour les potasses, dit « permis LOANGO » dans le département du Kouilou est acquis.

 Ce nouveau partenaire, détenteur d’un permis de recherches minières délivré par décret du 18 juillet 2018, avait soumis aux autorités congolaises un programme de travaux complémentaires d’un coût prévisionnel de 11,5 millions de dollars américains, soit environ 8,5 milliards de FCFA. Avec l’appui des sociétés SANGHA Mining Dévelopment Sasu et BESTWAY Finance Limited, l’on investira plus de 10 milliards de dollars, soit environ 5.400 milliards de frs CFA, pour une perspective de production annuelle de 10 millions de tonnes de fer à partir de l’année 2023. «  Le secteur des mines  (apporte) une valeur ajoutée inestimable à notre économie nationale et contribuer au développement », salue le Congo.

Sassou N’guesso apprécie « l’heureuse coïncidence entre l’approbation d’un tel projet en conseil des ministres et l’adoption définitive du Plan National de Développement 2022-2026 par le Parlement, ce qui permet d’ores et déjà un début de mise en œuvre effective du programme du Gouvernement pour les prochaines années. »

Les dessous d’un revirement

Des sources proches de ce dossier évoquent deux hypothèses majeures. La première met à l’index la tradition des lenteurs administratives au Cameroun.  Malgré les relances du Congo, le Cameroun sur ce dossier s’est toujours pressé lentement malgré les retombées économiques brandies : ce projet était programmé générer entre 12000 et 20 000 emplois directs. Son déploiement n’allait pas nécessiter des fonds publics, entre autres. Pourquoi le Cameroun a toujours traîné le pas ? Une source diplomatique  évoque de nombreux différends que connaît ce projet.

Pour le Congo tout de même, ce « projets modulaires, parce qu’ils comprennent, outre l’aménagement des sites d’exploitation en eux-mêmes: la construction d’une voie de chemin de fer entre le département de la Sangha et celui de Pointe-Noire et la mise à disposition des productions ainsi transportées au port minéralier en devenir de Pointe-Noire; projets intégrateurs et régionaux, dans la mesure où ils impliquent le pays voisin et frère du Cameroun. »

Aloys Onana

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