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Abdel Malik Njoya : « nous étions sur 4000 hectares l’année dernière, cette année 2023 nous serons sur 5000 hectares d’accompagnement »

by EDC
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Le responsable Amont Recherche et développement agricole chez Compagnie fermière Camerounaise dans cet entretien exclusif à Economie du Cameroun fait découvrir la grande révolution que connait actuellement la filière maïs, grâce au savoir-faire qu’y développe la Compagnie fermière Camerounaise (CFC).

La Compagnie Fermière Camerounaise a été lancée en 2021. Comment accédez-vous à votre matière première, le maïs ?

Nous sommes actuellement concentrés sur le Nord : 70 % de notre production provient de là. Sauf que la production de ce côté dépend de la CNPCC (Confédération nationale des producteurs de coton au Cameroun, qui dépend de la Sodecoton) et comme cette année il n’y a pas des engrais, ajouté à cela des problèmes d’élections pas encore résolus  dans cette structure, des gens ont produit moins de maïs, l’absence d’engrais a impacté toute la filière. Donc moins d’engrais, moins de production.

Quid de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur la filière maïs…

Cela a un impact chez nous. Nous accompagnons techniquement toutes les associations, toutes les fédérations et derrière, nous achetons le maïs chez eux. Ils n’ont presque pas eu d’engrais et cela a eu des conséquences sur nos performances. Deuxièmement, la flambée des prix des intrants sur le marché international a contraint à la réduction des espaces cultivés. Ceux qui étaient à 10 hectares ont réduit à 2 hectares. Et quand quelqu’un a réussi à faire 2 hectares, il n’a pas vendu très vite son maïs. C’est à présent que les maïsiculteurs commencent à déstocker leur produit au prix de 40 francs, 50 francs en  plus du prix de l’année dernière.

L’année dernière il s’élevait à combien ?

L’année dernière la tendance des prix de manière globale était de 198 francs le kilogramme. Cette année nous sommes au tour de 250 francs le kilogramme. Même le prix du maïs a pris de l’inflation.

Quelles suggestions faire pour essayer de juguler, trouver une solution salvatrice ?

Cette année nous avons commencé à leur dire que nous allons mettre sur pied une plateforme qui devra réunir le ministère de l’Agriculture et la CFC dans un premier temps. Dans un second temps, nous allons l’ouvrir à d’autres sociétés qui consomment du maïs. Il nous avait été demandé de fournir de la documentation, notamment les producteurs qu’on accompagne, les semences qu’on utilise, la cartographie. Car il faut le souligner, la CFC, au-delà de tout, en plus de l’accompagnement, fait la recherche. Pourquoi ? Parc que 60 % du maïs produit au Cameroun est contaminé par une toxine appelée  la mycotoxine. Mais elle n’est pas vulgarisée sur le territoire national. Les solutions ne sont pas encore trouvées, elles sont en cours, nous y travaillons.

La mycotoxine se manifeste comment ?

Elle abime la production. Des gens qui la consomment mettent à mal leur santé. Du coup nous n’avons pas le droit d’acheter ce maïs. C’est pourquoi nous testons d’abord tout  le maïs que nous achetons pour voir s’il n’a pas cette toxine. Si la production est saine, nous l’achetons. Nous avons rencontré le Minader (ministère de l’Agriculture) qui est preneur qu’on mette sur pied un colloque pour discuter de la mycotoxine. Nous avons fait une teambulding au Nord au mois de mars et il y avait des éléments du Minader qui étaient là. Notamment la cellule de la direction des céréales, nous avons fait une restitution de la teambulding sur un document qu’on a renvoyé au niveau de la direction et c’est à partir de ce document d’ailleurs qu’ils doivent nous appeler pour qu’on finalise la plateforme.

S’il fallait estimer le taux de la mycotoxine dans le maïs camerounais, on le mettrait à quel taux ?

Des données produites en 2020 estimaient à 58 % le taux de contamination du maïs camerounais.

Ce taux doit avoir baissé entre temps…

Je pense plutôt qu’il a plutôt augmenté dans certains endroits. Mais je pense qu’au Nord, ce taux a diminué, parce que ce que de ce côté, les gens commencent à comprendre que la CFC est là et que nous avons une autre façon d’acheter le maïs. Tout le monde sait que quand nous venons acheter, nous le testons. A notre arrivée, cela était très difficile, des gens n’en voulaient pas. Arguant que cela faisait des décennies qu’ils consommaient leur maïs sans aucun souci de santé. Cette mentalité a cédé la place à l’acceptation des tests.

Des camions de maïs à l’entrée de la CFC à Yaoundé.

Le test consiste en quoi ?

Nous prenons la racine carrée du nombre de sacs. S’il y a 21, nous en prenons 5, on écrase le maïs qu’on met dans des tubes, on y met des réactifs. Un peu comme le test PCR. Quand ça affiche deux barres, ça veut dire qu’il y a la contamination, et si ça affiche une barre, ça veut dire qu’il n’y pas de contamination.

Comment la CFC se projette en cette année 2023 ?

L’année dernière sur le terrain nous avions 20 agents sur tout le territoire national. La réalité c’est que 80 à 85 % des producteurs sont de petits producteurs. C’est des gens qui ont deux hectares, trois hectares et la distance entre les producteurs est de 50 voire 100 Km. Il y avait donc un agent qui avait une moto, qui parcourait toute ces distances. C’était fastidieux. Nous étions conscients de n’être pas proches des producteurs. Nous avons donc augmenté les effectifs : nous avons 35 agents sur le territoire national cette année. Nous avons rajouté quelque chose : à chaque coopérative, nous avons demandé de donner deux personnes, chacune ayant 20 hectares. Nous formons la personne, qui suit la coopérative chaque jour et nous passons après pour voir si l’itinéraire de culture est respecté ou pas. Par ailleurs nous étions sur 4000 hectares l’année dernière en termes d’accompagnement. Cette année nous serons sur 5000 hectares. Les contrôleurs de culture seront à peu près 100, qui sont indirectement liés à nous. Nous leur demandons des rapports et nous leur payons par mois. Ils sont payés 3 francs le kilogramme de maïs, cela leur permet de se déplacer en moto, pour pouvoir suivre la production et derrière, nous avons des suivis mensuels, des agents sur le terrain font le suivi hebdomadaire avec eux.

L’année dernière c’était la première fois que nous accompagnions les producteurs. Cela nous a permis de comprendre que le producteur, quand il finit de semer et qu’il arrive au niveau de la récolte, parfois il n’a pas d’argent. Nous avons compris que nous devons à un moment être disposés à aller récolter à sa place. Ça demande de la logistique. Nous avons compris qu’il y a des endroits surtout à l’Ouest où cela est nécessaire. Au Nord il n’y a pas de problème. L’Ouest a une particularité c’est que la CFC achète le maïs à 14 % du taux d’humidité. L’Ouest est humide tout le temps. C’est-à-dire pendant qu’on attend que l’on descende à 14% d’humidité, vous arrivez en période de rentrée scolaire, le producteur n’attend pas ! Cette année,  ce qui va se passer, c’est que nous allons installer les séchoirs. A 18 % ou 20 %, nous entrons, nous récoltons à sa place, nous retirons notre part et on lui donne sa part. Maintenant nous avons un prix d’achat du maïs qu’on accompagne. Nous récupérons le maïs à la valeur de notre accompagnement, sans rien ajouter au-dessus.

C’est-à-dire ?

Si on vous accompagne à 400 mille FCFA, nous récupérons le maïs de 400 mille. On le récupère parce qu’on a donné des intrants. C’est ce que le Nigéria fait au Nord Cameroun. Le Nigeria accompagne, le sac de maïs que vous pouvez vendre à 14.000 FCFA, il achète à 9000 parce qu’il a accompagné. Nous à la CFC on ne fait pas cela. On donne le maïs et les intrants et on récupère ça sous forme de maïs. Une fois que vous nous a rendez le maïs, le surplus, vous le vendez au prix du marché. Je rappelle que les produits et intrants que nous donnons peuvent faire récolter 4 tonnes à l’hectare. Pour nous, récupérer nos produits, cela va peut-être coûter 1.8 tonnes l’hectare. Le reste lui appartient.

Il peut livrer à qui il veut…

Il peut livrer à qui il veut, nous ne l’obligeons pas à nous le vendre. Nous ne donnons pas d’exigence aux producteurs. Une fois qu’il nous a remboursé les intrants, si le marché est par exemple à 240 francs, la CFC achète à 240 francs. S’il ne veut pas il peut le vendre ailleurs. Ce n’est pas parce qu’on l’a accompagné que nous allons l’obliger à nous vendre sa production.

C’est vrai que par reconnaissance morale, il se sent presqu’obligé de vous le vendre…

Exact. C’est sur ce point-là que nous surfons. Nous leur disons, si vous voulez vendre le surplus de votre maïs, appelez nous en premier, proposez nous votre prix. De toute façon le prix au marché, tout le monde le connait.  Vous ne peux pas aller vendre à quelqu’un d’autre à 240 alors que vous pouvez nous le vendre également à 240 francs. On leur dit la CFC est prioritaire sur le surplus. Ce n’est pas une obligation.

Lorsqu’on regarde le taux de mycotoxine, les machines-outils nécessaires pour une culture de maïs up to date, est-il aisé d’investir dans la maïsiculture au Cameroun ?

 La mycotoxine apparait normalement sur deux phases : au champ. Il suffit de suivre les itinéraires de culture. La CFC explique comment il faut produire le maïs. Si on respecte ce cheminement, il n’y a pas de problème. La deuxième phase, c’est au niveau de la conservation. Le producteur, quand il a un grand stock, un maïs récolté très souvent humide, il le met dans des magasins. C’est ça qui contamine la conservation. Il conserve parce qu’il n’a pas de preneur parfois, ou bien parfois parce qu’il attend que le prix du maïs grimpe pour pouvoir vendre. Mais nous commençons déjà à maitriser la mycotoxine. A la CFC nous avons une cellule de recherche qui y travaille. Au Nigeria ils ont réussi en mettant sur pied un produit appelé Aflasave qui est rependu au champ 15 jours avant  la floraison.

 Et à partir de là, ça peut inhiber tout ce qui est mycotoxine. L’on peut récolter son maïs sans problème au niveau du champ.  Mais après il faut surveiller la conservation. Sauf que, eux ils avaient une seule souche de mycotoxine qui était présente. Nous au Cameroun en avons 52 souches ! Le premier travail fait l’année dernière a consisté à classifier ces souches en 04 compartiments. Le deuxième boulot qu’on est entrain de faire, c’est qu’on a décidé l’essai expérimental à Mbankomo où il y a l’usine, nous avons des essais dans tous les bassins de production, on suit, on fait des contaminations de mycotoxine pour trouver la solution la plus adéquate pour lutter contre la mycotoxine au niveau du champ.

Pourquoi ne pas tester l’Aflasave au Cameroun ?

On va le faire aussi et voir les endroits où ça marche. Ça peut marcher au Nord sans marcher à l’Ouest, au Centre. On va répandre cela cette année pour essayer de voir, mais après il faut l’autorisation du ministère. Ils n’ont pas le droit de venir distribuer cela au Cameroun.

Il ne comporte pas de risques sanitaires ?

C’est un bio fongicide qu’on utilise sur les exploitations agricoles.

Que dire aux jeunes qui veulent investir dans la filière maïs, il faut beaucoup trop d’argent pour un bon départ ?

Le président Macron est passé au Cameroun, il a parlé de l’agriculture. Dans le discours du chef de l’Etat (Paul Biya) il a encore parlé de l’agriculture. Après ces discours, tout le monde voulait faire l’agriculture. Sauf que les gens qui veulent faire de l’agriculture sont ceux qui ne l’ont jamais faite. Et quand quelqu’un arrive, il veut faire 1000 hectares d’un coup. En temps normal, les chiffres de 2018, pour faire 1000 hectares de maïs bien mécanisé, il faut un million d’euro (plus de 655 millions de FCFA).  Cela implique des silos, séchoirs, tracteurs, moissonneuses, main d’œuvre,  épandeuses, semences, urée etc.

Et le retour sur investissement ?

Il y a le retour sur investissement à partir de trois ans. Aujourd’hui au Cameroun en dehors du général Ivo qui fait de grandes superficies, ou encore Laurent Nkodo à Nkoteng qui arrive à faire 150 hectares, aujourd’hui au Cameroun je n’arrive pas à trouver quelqu’un qui fait 200 hectares de maïs. Jusqu’aujourd’hui, les tours qu’on a faits, on n’en trouve pas. Au Nord il y a un quelqu’un qui a fait 150 hectares. Au-delà de ça, quand on trouve 100 hectares, c’est l’œuvre de plusieurs agriculteurs. Mais un seul producteur, mécanisé, qui fait 500 hectares, il n’y en a pas.

Quid des semences ?

Il y a deux types de semences : la composite, une variété locale fortifiée par l’IRAD. L’hybride c’est des variétés étrangères. Avec cela tu as 8 tonnes à l’hectare en moyenne. Avec la composite locale tu es capable d’avoir 4,5 à 5 tonnes à l’hectare. Il a toujours existé un problème au Cameroun c’est que si vous allez au ministère et que vous demandez à combien on doit vendre le maïs pour que le producteur s’en sorte, personne ne peut vous répondre, parce que chaque région écologique a son compte d’exploitation. Ce qu’on arrive à faire, c’est d’uniformiser tous les prix car le prix que vous voulez peut être accepté dans certains bassins, et chez d’autres ça ne marche pas. C’est pour cela que nous à la CFC avons changé la stratégie car l’année dernière, à l’Ouest il y avait un seul prix : c’était 170 francs le kilogramme. Le Nord était à 150 francs le kilogramme, donc enfin il n’y avait pas de compte d’exploitation. Mais ça c’est handicapant parce qu’au Nord, que nous avons segmenté en 4 endroits, la partie Gachiga qui prend tout le Mayo Oulo en montant, il y a la partie Mayo Rey qui prend la zone de Tcholiré, la partie de Ngon, et il y a la partie de Pitoa, ce qui nous a contraint à avoir 4 comptes d’exploitation dans la zone du Nord et de pouvoir répondre à l’attente du producteur.

Siège de la CFC.

Et à l’Ouest ?

Nous y avons 8 compartiments différents, et on y a eu 8 prix différents. Après le producteur n’arrive pas à comprendre pourquoi 200 ici, 180 là-bas. Il oublie que celui qui est à Ngambé Tikar par exemple, quand on dit livraison magasin Foumbot (nous emmenons tous nos produits vers un magasin principal. A l’Ouest c’est Foumbot, au Nord c’est Garoua, dans l’Adamaoua c’est Ngaoundéré et dans le Centre c’est Mbandjock). Donc quand on dit livraison intermédiaire magasin à 185 francs le kilo, celui qui est à Kouoptamo à 15 km de Foumbot, lui ça l’arrange. Celui qui est à Ngambé Tikar qui doit payer 3500 francs pour prendre le sac et l’emmener à Foumbot, son business est entrain d’être tué ! D’ailleurs il ne va pas vous livrer le maïs, parce que vous n’avez pas voulu voir la réalité en face.

Et donc ?

La CFC se met à la place du producteur. Cette année à l’Ouest nous avons distribué les engrais, il y a eu des pluies, après il n’y a plus rien eu. La réalité c’est qu’ils ne vont pas faire 4 tonnes à l’hectare. J’en suis conscient. Je mets la pression en tant que CFC, mais je sais que personne ne fera 3.5 tonnes. Mais à cette performance, le décalage de 500 kilos, il y a aura un problème de trésorerie. Au lieu de 230 francs, peut-être je vais leur proposer 250. Mais je ne leur encore rien dit. Car il faut encore compter la manutention, le transport. Nous comptons sur le Minader, nous lui disons, vous donnez beaucoup de subventions, vous donnez souvent des semences de façon gratuite, mais nous aujourd’hui CFC, nous sommes un acteur majeur sur le maïs, quand vous portez un projet sur le maïs, vous devez quand même nous en dire un mot. Par exemple, nous sommes entrain de donner un tracteur, où pensez-vous qu’on puisse le faire ? Nous on sait où on peut donner ce tracteur car il y a des endroits où nous avons regroupé des producteurs en régie. Avant les producteurs étaient éparpillés. Cela fait deux ans que personne n’a pris de congés chez CFC. La campane à l’Ouest finit entre janvier et février, au Nord elle finit au mois de mai. Là pour le Nord il faut un mois pour préparer le semis : pointer le GPS, allez revoir les surfaces que vous allez accompagner car ce n’est pas à l’aveuglette.

En clair vérifier les déclarations d’agriculteurs….

Oui ! Si quelqu’un demande qu’on l’accompagne sur 100 hectares, il faut qu’on aille les voir, y passer le GPS pour voir s’il a vraiment les 100 hectares pour ne pas faire un accompagnement de 100 hectares à quelqu’un qui a 10 hectares. A l’Ouest nous avons retiré les producteurs qui ont 2 hectares. On est allé voir les chefs de village, on leur dit c’est votre localité, elle doit se développer, ils ont donné des lopins de terre de 100 hectares, nous avons subdivisé ces lopins de de terre, on a mis des gens qui avaient deux hectares, les chefs ont été gentils, ils n’ont pas demandé de location. Aujourd’hui 85 % des gens qui sont de petits producteurs, si vous voulez les accompagner il faut leur donner des appareils manuels et non des tracteurs.

 L’année prochaine, chacun des producteurs de 20 hectares, aura en plus des intrants, un packaging de semoir épandeur à 225.000 FCFA. Car donner un tracteur pour deux hectares, c’est du gaspillage. Nous allons maximiser notre présence aux côtés des agriculteurs de maïs pour que cette filière, comme jamais, contribue à la marche économique du Cameroun. Je connais quelqu’un à l’Ouest qui est à 850 millions de mécanisation, mais il n’arrive pas à faire 50 hectares. C’est du gaspillage, il n’est pas seul. Aujourd’hui le producteur de maïs a encore besoin de petits équipements!

Pour terminer ?

L’année dernière, les gens vendaient de maïs sale, cette année le maïs qu’on a eu est très propre, même le maïs qu’on trouve sur le marché. Cela veut dire que notre encadrement évolue, les tests qualité indiquent que le maïs camerounais est de plus en plus conforme. Si dans trois ans cette dynamique continue, CFC va acheter le maïs à l’aveuglette. Je rappelle que nous n’achetons et ne travaillons qu’avec le maïs camerounais. Un test coûte cher, il nous revient à 25.000 francs. Si j’enlève la marge du test, CFC va le mettre sur le prix du maïs.

 Propos recueillis par Aloys Onana

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