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Gestion publique : les fonds de la SMID se dissipent sans aucune réalisation sur le terrain

by EDC
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La Société métropolitaine et d’investissement de Douala (SMID) est une entreprise qui va mal. Très mal. Le constat est du Cabinet Okalla Ahanda & associés. Pour le démarrage et le fonctionnement de cette structure, un appel public à l’épargne pour sa constitution avait été lancé. Ce qui permit, le 5 juillet 2018, une collecte de 5,4 milliards de FCFA. Plus tard, le 31 juillet 2018, la Commission des marchés financiers (CMF) autorise la Communauté urbaine de Douala (CUD) à constituer la SMID sur la base d’un nouveau capital fixé 3.469.820.000 de FCFA. Selon la structure de l’actionnariat, la CUD détenait initialement 23 % du capital, 10% du capital était ouvert aux entreprises publiques, 20% aux entreprises privées et 47% aux personnes physiques.

Cette enveloppe a beaucoup perdu de son volume entre temps, sans qu’aucun des cinq premiers chantiers de la SMID ne démarre. «Le montant global des soldes des comptes au 31 août 2021 s’élève à 26.152.277 FCFA», apprend-on du rapport rendu public en ce mois de juin 2022.

L’examen des historiques révèle ainsi, qu’au cours de la période allant du 12 février 2021 au 31 août 2021, Ecobank Cameroun (où les fonds sont logés), l’on a procédé à des décaissements d’une somme globale de 115.910.722 FCFA au profit des anciens dirigeants de la Smid S.A. Ce que l’équipe de Maurice François Njoh, l’Administrateur provisoire, considère comme «un agissement constitutif de plusieurs infractions en Droit pénal. Je dois surtout porter à votre connaissance que la situation apparente de la Smid S.A à ce jour montre, qu’après deux ans de fonctionnement, l’intégralité des 4 milliards de FCFA levés lors de sa constitution a été dépensée sans réalisation des ouvrages dont les contrats ont été signés avec des maîtres d’œuvre», s’indigne l’Administrateur provisoire.

Dans le détail, l’on relève une kyrielle de maux qui accablent la SMID. Ils vont du compte déficitaire au risque fiscal élevé en passant par des prêts non-conformes, l’absence de pièces comptables, des doutes sur la libération effective du capital, des créances non-inscrites dans le bilan ou l’absence de procédure d’information auprès de la Cosumaf entre autres.

Le Cabinet Okalla Ahanda & Associés dresse une situation extrêmement critique de la SMID S.A. Ledit Cabinet a en effet effectué l’audit de ses comptes annuels relatifs à l’exercice 2019, clos le 31 décembre 2019. «Ces comptes font ressortir un total bilan net 3.644.110.866 FCFA. Soit un déficit net de 579.764.695 FCFA au titre de l’exercice 2019, des fonds propres d’un montant net de 2.915.305 FCFA et un solde de trésorerie de 757.854.059 FCFA », mentionne le rapport consulté.  

Qui fait par ailleurs ressortir plusieurs anomalies de gestion.

Sur «le prêt participatif» accordé à l’entreprise Neo Industry dans le cadre d’une convention de prêt signée avec la Smid S.A le 30 septembre 2019, le Commissaire aux comptes note que «l’avance démarrage d’un montant de 1.528.297.677 FCFA en vue de l’exécution du marché n°0001/M/SMID SA/2019 en un prêt rémunéré au taux d’intérêt de 2,6%. Toutefois, la résolution du conseil d’administration autorisant cette mutation de l’avance démarrage en un prêt financier n’a pas été présentée à la mission. Ce prêt n’est couvert par aucune garantie ni hypothèque au profit de la Smid. Par ailleurs, cette convention de prêt n’est pas conforme à l’objet social de la Smid», relève le Cabinet Okalla Ahanda & Associés. 

Cinq projets invisibles

Lors de son lancement, la SMID  avait cinq projets pilotes retenus : (la réhabilitation et l’extension du marché New-Deido pour un montant de 5,152 milliards de FCFA dont un montant de 1,781 milliards de FCFA financé par la SMID, la construction du parc de loisirs de la Besseke à hauteur de 2,238 milliards de FCFA, un centre de conférence international, pour un coût de 15 milliards FCFA, le projet de construction d’un centre des expositions, d’un coût prévisionnel de 8,5 milliards FCFA, le projet de construction du marché de Bonamoussadi pour un coût prévisionnel de 10,1 millions de FCFA avec une participation de fonds Smid évaluée à 4,8 millions de FCFA), la SMID S.A est quasiment mort-née au regard de son bilan au 12 février 2021.

Lots d’anomalies

Dans le hit parade des anomalies, le Cabinet Okalla Ahanda pointe  que, concernant le «capital social», «les bulletins de souscription ainsi que les preuves matérielles de libération de chaque actionnaire n’ont pas été obtenus. Bien que le Commissaire aux comptes note qu’un état détaillé des actions indiquant l’identité des propriétaires, le nombre d’actions détenues et le capital souscrit a été mis à la disposition de la mission. Dans le même rapport, il est relevé que l’entreprise EDC est redevable d’un montant de 371.430.000 FCFA au 31 décembre 2019 à la Smid S.A. Pourtant, cette créance n’est pas inscrite au bilan de la Smid sous la même période.

Dans son rapport général transmis aux actionnaires de cette entreprise, le Cabinet Okalla Ahanda & Associés dresse une situation extrêmement critique de la Smid S.A.

Ledit Cabinet a en effet effectué l’audit de ses comptes annuels relatifs à l’exercice 2019, clos le 31 décembre 2019. «Ces comptes font ressortir un total bilan net 3.644.110.866 FCFA. Soit un déficit net de 579.764.695 FCFA au titre de l’exercice 2019, des fonds propres d’un montant net de 2.915.305 FCFA et un solde de trésorerie de 757.854.059 FCFA », mentionne le rapport consulté.

Qui fait par ailleurs ressortir plusieurs anomalies de gestion. Sur «le prêt participatif» accordé à l’entreprise Neo Industry dans le cadre d’une convention de prêt signée avec la Smid S.A le 30 septembre 2019, le Commissaire aux comptes note que «l’avance démarrage d’un montant de 1.528.297.677 FCFA en vue de l’exécution du marché n°0001/M/SMID SA/2019 en un prêt rémunéré au taux d’intérêt de 2,6%. Toutefois, la résolution du conseil d’administration autorisant cette mutation de l’avance démarrage en un prêt financier n’a pas été présenté à la mission. Ce prêt n’est couvert par aucune garantie ni hypothèque au profit de la Smid. Par ailleurs, cette convention de prêt n’est pas conforme à l’objet social de la Smid», relève le Cabinet Okalla Ahanda & Associés. 

 A.O

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