L’environnement économico politique entretenu par le régime de Yaoundé apparaît beaucoup dans la déclaration de candidature de cet homme qui a déjà avalé deux mandats sans concurrents à la tête du premier patronat camerounais.
Depuis le déclenchement en 2023 de l’affaire relative à la dissolution du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) devenu Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba a soigneusement cultivé le mystère autour de son désir à rester encore à la tête du patronat camerounais. « Il fallait d’abord résoudre la première équation, celle de la dissolution », assure un de ses proches.
Équation désormais résolue- même si le différend est devant les tribunaux- le Président directeur général de Cadyst Group peut mieux se positionner, pour demander des suffrages aux adhérents du Gecam. Dans sa déclaration de candidature intitulée « Le Gecam, pour une fondation en béton », Célestin Tawamba analyse le climat peu rassurant de l’économie et de la politique qui règne au Cameroun, ce qui l’amène à aspirer occuper derechef le 3e étage de l’immeuble siège du Gecam.
Dans le détail, la lecture socio économico politique du Cameroun ressort de nombreuses « nécessités ». Célestin Tawamba cite : la nécessité de doper le taux de croissance qui, depuis plus de dix ans, ne s’établit en moyenne qu’autour de 4,5 % loin de la croissance à deux chiffres envisagée dans différents documents de programmation économique. La nécessité de résorber l’inexplicable et criard déficit infrastructurel tant énergétique que des voies de circulation. « Ce déficit constitue un obstacle majeur non seulement à l’industrialisation dont notre pays a tant besoin, mais également à la distribution des produits, qu’ils soient agricoles ou manufacturés. »
D’autres « nécessités » sont évoquées, comme celle de repenser la politique d’aménagement du territoire en instituant des dispositifs d’incitation aux investissements productifs qui seraient déployés dans les localités à faibles développement, la nécessité de repenser notre système éducatif et professionnel pour mettre en adéquation les offres de formation avec les besoins réels de l’entreprise, entre autres.
La déclaration de candidature de Célestin Tawamba a donc une vision développée sur cinq points. Tels faire du Gecam l’interlocuteur principal et privilégié du gouvernement dans l’élaboration et la mise en œuvre de toutes les politiques publiques ayant un impact sur l’environnement des affaires, structurer « notre » mouvement de manière concrète afin qu’il soit en mesure d’offrir à tous ses membres quelle que soit la taille, la filière ou le lieu d’implantation, des services adaptés à leurs besoins, accompagner en particulier les PME, consolider les partenariats existants avec les organisations nationales, régionales et internationales pour l’accroissement des échanges économiques. En fin, mettre en place des mécanismes solides et pérennes de financement du patronat pour permettre au Gecam de mener à bien ses activités et de développer dans l’intérêt de tous ses adhérents.
« Le choix de celles et de ceux qui s’engagent sur la liste que j’ai le privilège de conduire est un choix avant tout de cœur, mais aussi d’engagement, de raison et de foi dans les valeurs de l’entreprise pour lesquelles nous nous battons », indique Célestin Tawamba.
Godlove Tekam
