Selon le porte-parole du Comité du soutien à la refondation du patronat, camerounais, une série d’idées neuves est en vue pour un mouvement patronal plus rassembleur.
Le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) est au-devant de la scène depuis le 5 avril 2023, jour où le traité de fusion avec Entreprises du Cameroun (E.cam) a été signé. Pas que ce mouvement patronal soit souvent invisible dans l’espace médiatique. Non. Mais depuis ce jour-là et ce, jusqu’à la fin de cette année au moins, le plus ancien patronat du Cameroun (né le 12 juin 1957 et donc 66 ans déjà) fera encore et encore parler de lui.
Deux grands rendez-vous sont à l’horizon. Celui du 11 juillet 2023. Qui devra déboucher sur la fusion création ou fusion absorption avec E.Cam. Ce rendez-vous –assemblée générale extraordinaire- est capitale car il influencera maximalement le vote de celui qui devra prendre ou reprendra les rênes de ce puissant patronat qui compte en son sein plus de 1000 membres, 27 associations professionnelles et qui donne du travail à plus de 185 mille camerounais pour une masse salariale estimée à plus de 895 milliards de FCFA.
En attendant donc ces deux grands rendez-vous qui devront permettre aux membres du Gicam de vivre une vraie démocratie associative ou de se confondre à la « démocratie confiscatoire », est en pleine action un influent, introduit et bien capé mouvement qui porte sur la Refondation du Gicam. De l’avis de ce mouvement-là, la refondation est une option « séduisante » à plus d’un titre car la refondation survivra au débat sur la fusion, « mais le contraire n’est pas vrai ».
Idées & Joël Sikam
Dans cette refondation, émergent mille idées. « Une nouvelle génération d’entrepreneurs dont je suis le porte-parole a décidé aujourd’hui de prendre ses responsabilités ; tant elle est soucieuse de l’avenir de notre pays, de notre économie et de l’entreprise camerounaise », confie Joël Sikam, directeur général de Fisco Cameroun.
De l’analyse des observateurs de l’actualité économique, l’univers de l’entreprise au Cameroun ces six dernières années aura été émaillé par un nombre important d’intrigues qui ont « écorné » l’image et la notoriété du Gicam. De l’exclusion d’acteurs importants (cas de Broli et bien d’autres) à la ‘’guerre ouverte’’ contre l’administration fiscale dont la tête du directeur général aura été presque mise à prix en passant par le piétinement du Code de bonne gouvernance présenté avec maestria au public le 31 mars 2023, sans oublier l’exclusion des entreprises situées dans d’autres villes que Douala, Yaoundé, Bafoussam, le moment est donc venu d’avoir un patronat plus vaste. « Nous nous engageons à promouvoir un patronat éclairé, qui favorise l’innovation, encourage l’investissement responsable et crée un environnement propice à la durabilité de nos entreprises », insiste Joël Sikam.
D’autres idées pleuvent. « Le moment est venu d’initier ensemble une démarche participative, rassembleuse, indépendante de toute considération socioculturelle pour concrétiser notre ambition commune : faire du patronat camerounais le moteur de la transformation durable de notre pays. »
Les jours et mois à venir s’annoncent laborieux pour les acteurs de la refondation. « Nous sensibiliserons et rassemblerons l’ensemble des adhérents du Gicam ainsi que tous les autres dirigeants d’entreprises au Cameroun désireux de s’engager dans cette indispensable démarche de Refondation. C’est à partir de la base, en mobilisant les intelligences et à travers des réflexions ouvertes que nous refonderons notre patronat », indique le porte-parole du Comité de soutien à la refondation du patronat camerounais, qui était face à la presse à Douala le 4 juillet.
Le mouvement de la Refondation, apprend-on, est une « unité et de responsabilité » qui s’adresse à tous les entrepreneurs camerounais, aux créateurs de richesse qui investissent au Cameroun. Une place de choix est réservée à la diaspora. « Ensemble, nous pouvons redéfinir les contours du patronat, réinventer l’action patronale et contribuer à l’émergence d’un modèle économique durable dans notre pays », a déclaré cet acteur économique qui se présente comme ancien président du comité de pilotage CDPME (Centre de développement de la petite et moyenne entreprise) du Gicam.
Aloys Onana
