Après avoir fait feu de tout bois pour couler l’ex ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense au Tribunal criminel spécial, des personnes tapies dans l’ombre profitent de l’actualité autour de la gestion chaotique de ces lignes de souveraineté pour livrer l’infortuné à la vindicte populaire.
Il ne manquait plus que ça ! Le nom d’Edgard Alain Mebe Ngo’o figure dans la liste des personnels du ministère des Finances attendus à la Division des inspections et de contrôle des administrations publiques au ministère délégué à la présidence de la République chargé du contrôle supérieur de l’Etat (CONSUPE) dans le cadre de l’audit de la gestion des ressources issues des chapitres 65 (dépenses communes de fonctionnement) et 94 (interventions en investissements) au titre des exercices allant de 2010 à 2021. L’ex ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense répertorié au numéro 396, est attendu, muni des pièces justificatives des opérations budgétaires et comptables de l’Etat du moment où il était en fonction.
Le plus intrigant dans ce document c’est que vérifications faites, le nom de l’ancien ministre des Transports n’aurait pas dû y figurer n’ayant jamais servi au MINFI. Serait-ce donc une nouvelle trouvaille en date qui consiste à inscrire subrepticement son nom, assorti de son matricule solde dans liste des personnels du MINFI devant se présenter devant la mission du CONSUPE commise à l’audit des lignes 65 et 94 ? Fallait-il absolument imputer à l’ancien MINDEF des malversations imaginaires ? A qui profite cette sale besogne ?
N’est-ce une nouvelle forfaiture qui vient se greffer à d’autres faits aussi rocambolesques qu’invraisemblables à reverser prétentieusement dans le dossier Mebe Ngo’o ? En mars 2019, l’affaire des montagnes de billets de banques diffusée par France 24, une oeuvre de l’artiste espagnol Alejandro Monge lors d’une exposition à Madrid mais présentée comme le fruit des perquisitions effectuées au domicile de l’ancien MINDEF et pactole auquel madame Bernadette Mebe Ngo’o aurait tenté de mettre le feu à l’arrivée de la police, avait défrayé la chronique. L’histoire totalement cousue de fil blanc, mais confirmée par de hauts responsables, de la prétendue arrestation du Colonel Elie Mboutou, porteur d’une mallette contenant 2 millions d’euros à lui remise par Mebe Ngo’o pour l’achat d’un appartement à Paris et le soutien destiné à une haute personnalité favorite à l’élection présidentielle française, rajoutait de l’huile sur le feu.
Acharnement et manipulation. Que dire du détournement absurde et insensé de 196 milliards 800 millions Fcfa représentant le montant intégral d’une Convention de prêt signée entre le Cameroun et la Chine pour l’équipement de l’armée camerounaise ? Tous les matériels militaires prévus ont été livrés par la Chine, tandis que la dette y afférente est en cours de remboursement par le Cameroun. Au mépris des Commissions rogatoires envoyées en France, en Belgique et au Maroc, Mebe Ngo’o est accusé par des mains noires, d’être poursuivi par la Justice française, d’y disposer d’une multitude de comptes bancaires dont certains, jamais identifiés et retracés, dans des paradis fiscaux et autres comptes offshore.
Jusqu’où et jusqu’à quand prospèreront l’acharnement et la manipulation ? Et dire que cela fait 23 ans que toutes les missions des ministres à l’étranger sont soumises à la sanction positive ou négative du chef de l’État. Le Messager avait sans doute vu juste lorsqu’il mentionnait dans son édition du lundi 10 octobre 2022 que la décision de Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat/Secrétaire général de la présidence de la République, d’inviter des agents du ministère des Finances à justifier devant le CONSUPE entre autres, les frais de mission perçus au cours de la période allant de 2010 à 2021 sur la ligne 65, cacherait mal des manœuvres souterraines inscrites dans la perspective des batailles successorales à la veille de 2025.
Tel un château de cartes, les arguments (ou ce qui en tiennent lieu) de la partie civile au procès Mebe Ngo’o ne tombent-ils pas au fil des procès ? C’est à croire que la machine à broyer qui se déploie contre le natif du Dja et Lobo perd progressivement de sa puissance, confortant dans leur postulat, ceux qui estiment que l’ex MINDEF n’est que la victime d’un odieux montage dont les ficelles sont tirées par des mains tapies dans l’ombre.
Source : Le Messager, du 13 octobre 2022