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by EDC
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Pourquoi le Cameroun se fait dompter

Les causes d’une situation qui inquiète la haute administration.

Sur le plan économique, c’est le pays le plus important de la sous-région Afrique centrale et le plus prometteur, au regard de la diversité de son économie. Seulement, certaines données interpellent, tant  elles sont en désunion avec les potentialités de ce pays auquel l’Institut national de la statistique donne des surfaces cultivables qui s’étendent sur 7 millions d’hectares de terres arables et dont 1,5 millions sont valablement exploités.  D’ailleurs, hors pétrole, indiquait le Fonds monétaire international (FMI) en 2018, la balance commerciale se situe à 406,4 milliards de FCFA, soit une augmentation de 104,9 milliards de FCFA (+34,8 %) par rapport au premier trimestre 2017. Cette hausse du déficit hors pétrole, martèle le FMI, est liée à une baisse des importations hors pétrole de 13,5 % couplée à une hausse des importations hors pétrole de 10,2 %.

Des importations hors pétrole qu’évoque le FMI ici concernent en partie les produits liés à l’agriculture. Pourtant, « après l’indépendance en 1960, le Cameroun, malgré les velléités d’insurrection, a connu la stabilité politique et économique. L’agriculture aura été l’élément fort de cette stabilité, l’autosuffisance alimentaire était vérifiable et vérifiée en 70 et 80. L’on a encouragé les grands projets agricoles », observe Biloa Bama, universitaire à Douala. La cinquantaine entamée, il pense que la crise économique à l’aube de 88 et le grand vent de l’Est de la démocratie  ont emmené l’instabilité politique et le désamour de la terre par le politique, ouvrant un boulevard aux importations.  

Large container ship in mediterranean coast

Pour Jean Marc Pougoué,  génieur agronome, les importations de riz qui font florès actuellement au Cameroun sont le résultat de la faible prise en compte des recherches de l’Institut agricole et de développement (Irad) et le faible accompagnement de la Semry, l’entreprise nationale en charge de la production du riz. En attendant, le pays importe de l’huile de palme, du maïs, du soja, du riz, entre autres pour nourrir une population dont la croissance n’attend pas. Conséquence, le patron du ministère du Commerce ne cache pas sa gêne. « Notre pays importe des produits alimentaires ainsi que des produits manufacturés pouvant pourtant être fabriqués localement pour la satisfaction, non seulement du marché intérieur, mais également du marché régional. Ces importations, ont un coût élevé pour notre économie », regrette Luc Magloire Mbarga Atangana. L’incidence financière de ces importations tutoie un manque à gagner de 800 milliards de FCFA pour l’économie nationale, selon le ministre Louis Paul Motaze des Finances.

Bernard Ndjonga

Contacté entre deux réunions politiques, sa nouvelle idylle, Bernard Ndjonga pense que l’agriculture camerounaise est entre l’agonie et la vie parce que les intentions du gouvernement en faveur de ce domaine ne cadrent pas avec les faits sur le terrain. L’usine de montage des tracteurs à Ebolowa est dans la broussaille, le pays ne compte aucune usine d’engrais, aucune banque agricole. L’agriculture de seconde génération reste un vœu pieux.  Le niveau de vie, faible par rapport au prix d’un tracteur. Cet ingénieur agronome invite à relire ses 40 mesures pour sortir le pays de la pauvreté grâce à l’agriculture, colonne vertébrale de son programme politique.

 Une autre voix s’ajoute à celle du président de Croire au Cameroun (Crac), le parti politique de Ndjonga. « L’agriculture est l’enfant pauvre du système parce que plus de jeunes veulent devenir fonctionnaires alors que jusqu’en 1960, tous nos parents étaient agriculteurs. Ils n’ont pas été suivis », fait remarquer un amoureux des questions agricoles en poste dans un service public à Douala.

 Une position sociale qui le contraint à solliciter l’anonymat, mais il poursuit.   « Les champs vieillissent, et à côté de cela, les supermarchés nous envahissent avec la bénédiction des pouvoirs publics et renforcent cette balance commerciale qu’on dit déficitaire, non sans encourager la fuite des capitaux. Il y a quelques années, les pouvoirs publics avaient émis l’idée de prélever 1% par sac de riz entrant au Cameroun. Cet argent allait permettre de créer un fonds pour la relance du riz. L’intention est restée dans l’œuf. Les importations agricoles se poursuivent parce que tout est centré autour d’un seul individu, le chef de l’Etat et à côté, ses collaborateurs ne font pas montre d’une réelle volonté de donner plus d’élan à l’agriculture. »

A la délégation régionale du ministère de l’Agriculture à Douala, Jean Claude Kondé, le maitre des céans, tente de relativiser et pense que le pays « n’achète que du riz, du maïs entre autres produits alimentaires, mais manioc et macabo, igname, plantain, patate comblent le vide. »

Aloys Onana

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