Malgré cela, le port autonome de Douala (PAD) n’écarte pas des mesures coercitives pour rentrer en possession de ses fonds.
C’est une décision qui enchante autant la Société nationale de raffinage (Sonara) que le port autonome de Douala (PAD). Dans le détail, il revient à l’entreprise pétrolière de Limbé de dresser les factures des caboteurs du PAD relativement aux différents services portuaires dont ils sont bénéficiaires dans leurs opérations. la note signée par Cyrus Ngo’o souligne que la Sonara devra procéder au recouvrement des redevances portuaires pour le compte du Port autonome de Limbe à Cap Limboh, ainsi que des frais portuaires pour les opérations de cabotage des produits pétroliers, des frais de prestations de remorquage et de lamanage effectuées au terminal pétrolier de Cap Limboh pour le compte du concessionnaire Fakoship Cape Limboh Towing and Mooring Company S.A. « Cette mesure a ainsi fait de la Sonara, le seul interlocuteur des entreprises qui effectuent des opérations au terminal pétrolier de Cap Limboh de Limbe », précise le Directeur général du PAD.
Dans les couloirs de cette entreprise publique, il est confié que ce choix de Cyrus Ngo’o « est un gros avantage pour les services de recouvrement de la Direction d’exploitation du Port autonome de Douala. Toutefois, il y’a néanmoins lieu de s’interroger sur la capacité, la crédibilité et la solvabilité de la Sonara à retenir puis à reverser ces redevances à qui de droit, au regard de ses difficultés financières. Ce d’autant qu’elle-même est déjà redevable d’une ardoise assez lourde vis-à-vis du Port, et relativement aux prestations portuaires qui lui sont rendues directement. »
Ainsi donc, malgré la dette de la Sonara vis-à-vis du PAD, il reviendra au top management de l’entreprise pétrolière de Limbé de reverser au PAD ce qui lui est dû. « Le Port autonome de Douala se verra contraint d’utiliser les moyens de contrainte en sa possession pour le recouvrement des sommes qui lui sont dues », averti Cyrus Ngo’o.
En rappel, depuis l’incendie de 2019 qui a attaqué ses installations, la Sonara fait face à des difficultés financières très importantes. Sous perfusion financière, le gouvernement s’est engagé à y déployer un plan de restructuration qui nécessite 250 milliards de FCFA. 14 actions prioritaires sont à mettre œuvre dans un délai de 4 ans (48 mois) afin de ramener les pertes enregistrées par la Sonara, de 45% à 7%. Dans le même ordre, pour sortir cette entreprise de l’ornière, l’État du Cameroun avait obtenu le 15 octobre 2021, la validation d’un plan de remboursement de sa dette, sur 10 ans (taux d’intérêt de 5,5% hors taxes), auprès de 9 banques locales, pour un montant de 261,4 milliards de FCFA, en plus de sa dette fiscale et fournisseur.
Godlove Tekam