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Gestion publique : le peuple Banen très remonté contre Jules Doret Ndongo

by EDC
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Le projet gouvernemental de classer 76 450 hectares gêne ce peuple qui redoute une expropriation de ses terres, toute chose qui les désavantagerait pour une période indéterminée. Les Banem formulent des propositions, qui pour eux, ferraient que l’Etat et eux-mêmes soient gagnants dans cette affaire qui touche 20 mille âmes.

La colère du peuple Banen est palpable. «La publication qui annonce que nos terres seront classées dans le domaine privé de l’Etat n’a pas été fait dans les règles de l’art. Nous avons un gros problème au niveau des consultations qui n’ont pas été faites. Pour nous, la procédure  a été galvaudée », gronde l’honorable Samuel Moth, député du Nkam. « La publication qui annonce le classement de nos forêts dans le domaine privé de l’Etat n’est pas acceptée comme lettre  la poste. Rien qu’au niveau des consultations, moi je n’ai pas été consulté. Je n’ai pas eu connaissance de ce dossier, encore moins les populations », ajoute l’élu du peuple.

Comme lui, la centaine de participants à la rencontre du peuple Banen à Douala le 13 juin 2020 sont unanimes. Certains ont appris que leurs terres étaient en passe d’être classées domaine réservé de l’Etat par voie de presse, quand d’autres l’apprenaient sur face book et d’autres encore, du bouche à oreille. Pourtant le problème est suffisamment grave, puisqu’il touche 20 mille âmes du peuple Banen, ce qui doit nous emmener à le prendre à bras-le-corps et y aller ensemble. Les peuples qui réussissent  sont ceux qui sont soudés, qui sont disciplinés, qui sont solidaires ! » Indique Samuel Moth.

Pour mieux comprendre ce problème d’expropriation des terres du peuple Banen, il faut remonter au 4 février 2020. « Il porté à la connaissance  du public que  le ministère des Forêts et de la faune procédera  au classement dans le domaine privé de l’Etat, comme forêt de production, d’une zone de forêt de 64 835  hectares constituée par la concession forestière 1111, Unité forestière d’aménagement (UFA) N°07-006 ». « La carte indiquant la zone à classer est retenue à la disposition du public au ministère des Forêts et de la faune, direction des forêts à Yaoundé, dans les délégations régionales des forêts du Littoral et du Centre, aux délégations départementales des forêts et de la faune du Nkam, de la Sanaga maritime et du  Mbam-et-Inoubou. Les éventuelles oppositions et réclamations relatives à ce projet de classement sont reçues à la préfecture  de Yabassi  pendant 30 jours suivant la date de signature du présent avis au public dans le chef-lieu du département concerné », indique Jules Doret Ndongo, le ministre des Forêts et de la faune (Minfof).

Le peuple Banen est donc très remonté pour plusieurs raisons après cet avis du Minfof. Il pense que sur la forme et le fond, il y a des incongruités qui laissent libre cours à la fourberie. Plusieurs départements sont en apparence concernés par le projet, mais seul le préfet du Nkam a reçu le courrier du Minfof à ce sujet. Autre chose, ledit projet concerne quand même 85 % de l’espace occupé par les Banen et donc, pensent-t-ils, c’est eux qui sont visés, avec comme idée voilée, le désir de les voir errer dans la nature. « Cela n’est pas une mauvaise chose que de penser des projets pour le pays. Seulement, nous, les chefs savons qu’un chef égal un territoire, une population. Le décret de 1977 qui réorganisait les chefferies dit que le chef doit être résident. Maintenant il faut donc demander à l’administration de nous trouver effectivement que les chefs qui avons été délogés depuis 1973, nous voulons rentrer dans nos villages, qu’il ya ait la constitution des chefferies, et des routes, pour que les chefs ne soient pas errant car si l’administration prend nos forêts, nous serons errants et le décret de 1977 ne sera plus  valable », observe Sa Majesté Gaston Dipita. « On a crée le regroupement, nous ne sommes pas dans nos villages. Une UFA doit apporter des investissements sociaux. L’objectif est donc que l’Etat nous remmène dans nos villages, ce sont villages qu’on appelle aujourd’hui forêt. A Inoubou sud, c’est depuis 1962. L’espace originel pourrait être en ce moment exploité », souligne Sa Majesté Georges Bassock.

Puisque le peuple Banen insiste, preuves à l’appui qu’il n’a jamais été consulté ni de près ni de loin à ce projet, il est question pour lui de dénoncer la méthode mise en place et de faire des suggestions au pouvoir de Yaoundé. Le député Samuel Moth et ses acolytes chefs traditionnels, élites et forces vives vont mettre en place une équipe chargée d’assurer d’interface entre le gouvernement et les populations, rechercher des solutions qui prennent en compte des aspirations de la population, de faire de la promotion des options qui auront été retenues.

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