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Honte à l’éléphant négrier  

Par Aloys Onana

Journaliste

La traite des esclaves, on la pensait être reléguée dans les livres d’histoires. Les espaces où il est précisé que la déportation des peuples d’Afrique pendant … 400 ans se faisait avec l’aide des ressortissants africains eux-mêmes. Vu dans un livre ou relaté de vive voix par un historien, l’on peut aisément croire que les faits ont été tronqués au fil du temps, pour mieux faire porter le fardeau aux Noirs. Que nenni !

Les livres d’histoires ont donc raison. Ils ne disent que la vérité, pourrait-on conclure. Et cette vérité transparaît déjà dans un poème que mon enseignant me faisait réciter dès mes premiers pas au collège. Comme pour me prévenir. Le texte en question, vous le connaissez sans nul doute. «   Quelles sont lourdes, lourdes, les chaînes. Que le Nègre met au cou du Nègre pour complaire aux maîtres de l’heure. De grâce n’arrêtez pas l’élan d’un peuple ! (…) Quelles sont lourdes, lourdes les chaînes que le Nègre met aux pieds de Nègre Pour complaire aux maîtres du jour ! Lourdes, les chaînes, lourdes, lourdes, les chaînes que je porte aux mains (…)

Je ne sais même plus en quelle année ce texte a été rédigé. Je retiens juste une chose. Son intemporalité. Son actualité.

Le FCFA – le franc des colonies françaises d’Afrique- car c’est cela la vraie signification de ce cycle qu’on le veuille on non, est une question qui préoccupe de nombreux esprits. Le sujet a même traversé les frontières africaines, au point de frôler une brouille diplomatique entre l’Italie et la France.

Et que dit Alassane Ouattara sur le perron de l’Elysée après une interview qui était déjà close ? « Je voulais vous dire une chose. J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le FCFA. Je tiens à faire cette déclaration qui est importante (…) J’ai été directeur des études de la banques centrale de l’Afrique de l’ouest qui émet le FCFA, j’ai été vice gouverneur, j’ai été gouverneur de la BCAO, j’ai été directeur général adjoint de Fonds monétaire international, je crois qu’il faut que ce débat cesse. Des gens en parlent sans savoir de quoi ils parlent. Le FCFA est notre monnaie, c’est la monnaies des pays qui l’ont librement consentie et qui l’on mise en place de manière souveraine et ce, depuis l’indépendance, depuis 1960. Le FCFA est plus ancien que l’Euro (…) je ne comprends pas ce faux débat sur le FCFA alors je tenais à le préciser. Le FCFA est une monnaie solide, c’est une monnaie qui est gérée par la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest dont j’ai été le gouverneur, dont je suis gouverneur honoraire, gérée uniquement par les africains (…) cette monnaie est solide, elle est appréciée. Les huit économies qui la composent sont parmi les meilleures en performances économiques, le taux de croissance est au-delà-là de 6 %. L’inflation est basse, la pauvreté se réduit, les déficits sont maitrisés parce que nous sommes ensemble, et la solidarité fait que nous pouvons de temps en temps nous apporter les appuis (…) c’est une monnaie solide. C’est une monnaie pour laquelle nous allons faire des réformes en temps opportun… »

Une sortie médiatique qui fera encore des vagues. Au regard de l’accès à la présidence ivoirienne de Ouattara. Au regard de ses rapports avec la France depuis Houphouët. Du coup, venant de lui, toute crédibilité qu’on aurait pu encore faire semblant d’accorder à cette monnaie vole en lambeaux. Oui, certains économistes admettent qu’il n’y a pas que la monnaie pour développer un pays. Mais la revendication de la sortie du FCFA est telle qu’à ce jour, il faudrait la mettre en exécution, afin que les différentes colonies françaises d’Afrique qui utilisent encore cette monnaie expérimentent par elles-mêmes les risques ou non de cet objet somme toute, de souveraineté. Ces populations ne sont pas seules. De nombreux chefs d’Etat sont de leur avis.

Des chefs d’Etat d’Afrique sub-saharienne, il n’y a que la voix de Ouattara qui défend mordicus cette monnaie. Ce qui lui confère l’image d’un vrai négrier dont parle Bernard Dadié. La pensée unique n’est plus d’actualité certes. Toute fois, ne brisez pas l’élan du Cameroun, du Gabon, de la RCA, de Côte d’Ivoire et tous ces pays qui vivent directement ou non les affres du FCFA et qui le dénoncent de plus en plus.

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