La SEMC entre fermeture et poursuite de son existence
Les ventes ont encore très considérablement chuté en 2018.
Le conseil d’administration extraordinaire du mercredi 15 mai 2019 va trancher entre la poursuite de l’existence de la Société minérale des eaux du Cameroun (SEMC) et la cessation de ses activités. En cause, les contreperformances de l’ancêtre des eaux minérales au Cameroun, qui n’a de cesse de dégringoler sur ses ventes. En 2018, les pertes se totalisent à 799 871 883 FCFA. En 2017, la perte se chiffrait à 936 862 422 FCFA.
Ces résultats commencent à inquiéter les actionnaires et donc, l’on tablera sur la dissolution anticipée ou non de cette entreprise, l’une des rares trois locales cotées à la DSX (Douala stock exchange). Les problèmes de la SEMC ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis au moins trois ans, la courbe n’a de cesse de descendre. « Le concurrent Source du Pays avec la marque Supermont est dorénavant leader sur le marché des eaux. Supermont représente environ 52 % de parts de marché contre 36% pour SABC. Par ailleurs il vient de racheter O’PUR qui représente environ 6% de part de marché, dispose d’une usine dont la capacité de production actuelle est de 15.000 bouteilles /h et qui a développé un capital sympathie auprès des consommateurs en étant l’un des sponsors officiels de la FECAFOOT », soulignait déjà la SABC dans son rapport de 2016. La guerre des prix noie donc toujours la SEMC.
Source du pays est devenu plus « violent » et occupe actuellement 61,7 % des parts du marché, tandis que SANO enregistre 9,1%. Autre problème de la SEMC, les capitaux propres de cette entreprise sont inférieurs à la moitié du capital. Le total des capitaux propres en fin 2018 est de 617 494 259 de FCFA, soit 32 % du capital de l’entreprise que l’on évalue à 1 924 730 000 de FCFA. Même si certaines sources écartent la dissolution anticipée de la SEMC -en place depuis 1979 et exploitant une eau qui transite dans l’aquifère depuis au moins 3 700 ans d’après les analyses du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM France) – l’on espère que l’assemblée générale mixte du 15 mai 2019 permettra de donner un nouveau souffle à la SEMC.
Aloys Onana
