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by EDC
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David Malpass face à  la corruption

Le nouveau boss de la Banque mondiale (BM) sera jugé à l’aune de la corruption très souvent attribuée à cette institution.

C’est depuis le 5 avril 2019 que David Malpass, 63 ans, est le nouveau président du groupe de la BM pour un mandat de 5ans. Ses impératifs, il les définit lui-même. « Notre mission est plus urgente qu’elle ne l’a jamais été. La pauvreté extrême touche toujours 700 millions de personnes et bien que la croissance mondiale soit positive, trop de gens ne voient aucun progrès dans leurs conditions de vie. Face à ces défis, nos deux objectifs d’éliminer l’extrême pauvreté et de partager la prospérité avec tous, sont plus justifiés qu’ils ne l’ont jamais été ».

A première vue donc, pas encore de corruption. Un fléau qui a pourtant des racines solides au sein de la BM. En 2017 en l’occurrence, David Malpass juge la BM et le Fonds monétaire international dépensiers, et leurs actions « pas très efficaces », « souvent corrompues dans leurs pratiques de prêts ». Pour En 2018, cet économiste déclare que la BM appartiendrait à cette « foule d’organisations internationales [qui] créent des montagnes de dette sans résoudre les problèmes » dans les pays où elle intervient.

Selon une dépêche de l’Agence France presse (AFP) datant de 2013, « l’institution a placé 252 entités sur sa “liste noire” entre janvier et juillet contre seulement 247 entre 2006 et 2012. » Selon le rapport du cabinet d’expertise juridique Freshfields Bruckhaus Deringer cité par l’AFP, « ces chiffres reflètent la réalité tragique qu’une grande part de l’aide envoyée aux pays les plus pauvres est détournée », renseigne le cabinet qui révèle le chiffre d’environ 20 mille milliards de FCFA de 2006 à 2012. A en croire l’AFP, la majeure partie des sanctions a frappé des entreprises issues des pays riches et associées à des projets de développement au Sud. Cinq secteurs d’activités -santé, transports, agriculture, eau et énergie- comptaient pour plus des deux tiers des sanctions prises par la BM à travers le globe. 

Cas arménien

L’on se souvient qu’un web documentaire de France 24 réalisé en 2015 et intitulé : « Histoires ordinaires de corruption à la Banque mondiale », démantèle un cas de corruption avérée en Arménie. On y apprend qu’à fin de rénover le réseau de distribution d’eau du pays au début des années 2000, la BM octroie un prêt au gouvernement arménien pour le financement des travaux dans la capitale Erevan. Mais face aux irrégularités observées dans la réalisation du projet, le Parlement constitue une commission d’audit des projets d’aide au développement et confie l’affaire à un ingénieur britannique résidant en Arménie.

 L’enquête dévoile un conflit d’intérêt entre la société étatique d’eau et la compagnie de management du projet. « En dépit de la vive opposition des représentants locaux de la Banque mondiale de l’époque, la commission présente ses conclusions », relève France 24. Le média français renseigne : « Et là, le président de la commission a sorti ces photos des vieilles canalisations de l’époque soviétique repeintes en bleu pour faire croire qu’elles étaient neuves. »  La suite de l’affaire révèle que lorsque, sous la pression d’une ONG américaine, la BM se décide à enquêter sur place des années après, elle ne trouve rien en inspectant les équipements, en tout cas aucune preuve de malversation dans les documents officiels du programme qu’elle a financé. « Pas un mot sur la réaffectation d’objectifs en cours de projet. Alors que dans les objectifs initiaux, seuls 20 000 compteurs d’eau devaient être installés et le réseau rénové, le projet se félicite de compter 277 000 compteurs d’eau à l’arrivée. Par contre, la rénovation des canalisations est loin d’être complétée. Cela n’empêchera pas la Banque mondiale d’évaluer le projet comme “satisfaisant” », relate France 24. C’est probablement à ce genre de pratiques que pensait David Malpass lorsqu’il fustigeait le caractère « corrompu » des institutions de Bretton Woods. Désormais à la tête de la BM jusqu’en 2024, cet Américain devra donc batailler dur pour réduire considérablement, sinon, éradiquer la corruption contenue dans les couloirs de la BM.  

 Powell Toukam

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