La crise des devises fait des ravages au Congo
L’économie est littéralement étranglée. Les premières victimes se comptent parmi les entreprises en charge du transfert d’argent.
Ce qui est encore pour l’heure un véritable crève cœur que déplore le Groupement inter patronal du Cameroun au sujet de la crise des devises fait déjà des ravages considérables au Congo Brazzaville. En effet, le 6 juin dernier, le ministre des Finances et du budget dudit pays adresse une correspondance aux directeur généraux des banques. L’objet de la correspondance indique ‘’ autorisation d’importation des devises ‘’. « La place bancaire du Congo fait face aujourd’hui à une pénurie de devises consécutive à la suspension par les banques de toute activité d’importation de celles-ci. Cette décision est la conséquence de la mise en œuvre par la banque centrale de certaines dispositions liées à l’application de la nouvelle réglementation des changes », écrit le ministre des Finances et du budget.
Le constat est fait. Les conséquences immédiates durement endurées relevées. « Cette pénurie de devises affecte la dynamique de notre économie et crée par ailleurs des goulots d’étranglement dans le fonctionnement des représentations diplomatiques au Congo. »
Une ébauche de solution apparait en filigrane, question de donner un léger souffle. « En vertu des dispositions prévues par la convention de Vienne, il est indispensable que les missions diplomatiques puissent disposer des devises nécessaires à leurs besoins dans les conditions optimales. Par conséquent, l’autorité monétaire que je représente autorise les banques à effectuer l’importation des devises, conformément aux dispositions antérieures afin de faire face aux demandes exprimées par les représentations diplomatiques au Congo. »
Le problème que relève le Minfi du Congo laisse transparaitre une défaillance qui date. « En raison de l’épuisement du stock des billets Euros, et attendant le prochain approvisionnement, le traitement des demandes de devises est suspendu jusqu’à nouvel ordre », signalait déjà Michel Dzombala, le directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, en République du Congo. C’était le 23 mai 2019.
Entre le 23 mai et le 4 juin, la situation s’est considérablement dégradée. Le « nouvel ordre » toujours en attente. Conséquence, depuis quelques jours, et surtout le 1er juillet, il est devenu impossible de faire des transferts d’argent à l’international. Western Union, MoneyGram, Ria Money Transfert, WorldRemit sont en peine, tout comme l’économie congolaise.
Aloys Onana