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Agro-industrie : une réunion d’extrême urgence à Mamfé pour stopper la vente du cacao camerounais au Nigeria, où plus de 60.000 tonnes ont déjà été écoulées en une saison

by EDC
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Ces sorties frauduleuses de cacao causent le manque de rapatriement de devises ainsi que la raréfaction de la matière première aux industries de transformation du cacao camerounais.

Cinquième producteur mondial de fèves en 2021[ 4e africain après la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria] le Cameroun fait face à une situation complexe qui veut que son cacao produit dans le bassin du Nord-Ouest (reconnu comme premier bassin de production de fèves), soit évacué de manière frauduleuse au Nigeria. Selon le ministère du Commerce (Mincommerce),  la fin de la campagne cacaoyère 2022-2023, [comprise entre le 1er août 2022 et le 15 juillet 2023] se singularise par des pertes importantes.

Le Nigeria absorbe presque toute la production.  Le Mincommerce estime, de manière globale, à presque 70 milliards de FCFA les pertes. Dans une lettre circulaire en date du 13 juin après une réunion avec les ténors du secteur cacao, le Mincommerce déplore « qu’au titre de la campagne cacaoyère 2022-2023, le volume des exportations frauduleuses, principalement à destination du Nigeria, a atteint des niveaux inédits, compris entre 30 000 et 60 000 tonnes, soit 10 à 20 % de la production nationale de cacao, représentant un manque-à-gagner pour le Trésor public de près de 10 milliards de FCFA, en termes de droits de sortie et de redevance à l’exportation, et une perte sèche, au titre du rapatriement des devises, d’environ 60 milliards de FCFA. »

La réunion de Mamfe.

Les  autorités administratives des zones cacaoyères sont donc appelées à plus de vigilance, tout comme la douane devra doper ses contrôles. Tous ces acteurs sont invités à se réapproprier « l’article 10, alinéa 2 de la loi (…) du 18 avril 2016 régissant le commerce extérieur au Cameroun, qui dispose que “l’autorité compétente peut limiter ou interdire l’exportation d’un produit lorsque les besoins d’approvisionnement national l’exigent”. C’est bien ce qui concerne le cacao, étant rappelé que les industries locales de transformation n’arrivent plus à s’approvisionner en fèves sur le marché national, du fait, en particulier, des sorties massives, frauduleuses et incontrôlées vers le Nigeria voisin », insiste le Mincommerce.

Si cette situation préoccupe, force est de constater qu’elle témoigne du retour décisif et progressif de la paix dans cette partie du Cameroun, en proie à une crise sécuritaire depuis 2016. Une crise qui, un temps, a poussé les cultivateurs de cacao à s’installer au Nigeria, les magasins de stockage de cacao ayant été saccagés. Aussi, en rappel, en 2018, soufflent des voix de cultivateurs de cacao, une quantité de 10 sacs de cacao permettait d’avoir au moins un million de FCFA. Aujourd’hui, il faut au moins 16 sacs, pour espérer avoir le même montant. Des acheteurs nigérians, eux, se démarquent par des offres financières plus alléchantes.

Aloys Onana

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