Très réservé sur la victoire supposée de Maurice Kamto à l’élection présidentielle de 2018, c’est le 31 décembre 2019 que Paul Biya choisit d’asséner ses coups à l’agrégé de droit qui pilote le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Un an et deux mois. C’est le temps que Paul Biya a pris pour répondre en mondovision à Maurice Kamto ainsi qu’à certains organes de presses qui ne voilent pas leur attachement au leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ainsi, lors de son adresse à la nation le 31 décembre, le président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’est pas allé du dos de la cuillère pour dire ses vérités à Kamto, sans le citer, lui qui, depuis la fin de la présidentielle d’octobre 2018, n’a eu de cesse de revendiquer la victoire, sans avancer le moindre chiffe.
Au leader du MRC donc, Paul Biya largue. « Est-il nécessaire de rappeler qu’une démocratie a pour seul arbitre le peuple souverain ? Lorsque celui-ci s’est prononcé à travers des élections libres et transparentes, et que les résultats sont proclamés après l’examen d’éventuels recours, ces résultats doivent être respectés et acceptés par tous. »
Le leader du MRC parle beaucoup sur Face book. Au point où certains acteurs politiques et autres abonnés à ce réseau social le gratifient du titre de « président élu de Face book ». Les figures de proue, membres ou simples sympathisants du MRC se singularisent par l’invective, si bien que Paul Eric Kingue –ancien acolyte de Kamto- leur a donné une curieuse appellation : « les talibans ». Le MRC a en outre pendant longtemps violé la loi.
Pour Paul Biya, les choses doivent être perçues autrement, si on est en démocratie. Car « Ce ne sont ni les réseaux sociaux, ni tel ou tel organe de presse qui peuvent changer les résultats d’une élection, encore moins les manifestations illégales, les violences et les attaques personnelles ou haineuses. » Ce n’est pas tout. « Si l’on veut participer à la vie démocratique de son pays, il faut en respecter les règles et militer dans les partis politiques dont l’activité s’exerce dans le cadre du respect de la loi. »
Dans les couloirs du MRC, l’on a toujours évoqué un autre renvoi des élections municipales et législatives du 9 février 2020. Le leader du MRC espérait jusque-là un revirement de Paul Biya. Il devra encore attendre durant les cinq prochaines années, car Paul Biya reste catégorique. « Des dispositions sécuritaires ont été prises pour que, sur toute l’étendue du territoire, tous nos concitoyens puissent exercer leur droit de vote. Si cela s’avère nécessaire, elles seront davantage renforcées. J’exhorte donc tous les Camerounais inscrits sur les listes électorales à aller voter, en ayant conscience qu’ils éliront des femmes et des hommes qui traduiront dans les faits les réformes voulues par le peuple camerounais, notamment l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation. »
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