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Opération épervier

by EDC
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Les comptes de Mebe Ngo’o bloqués

La descente aux enfers évolue à petits pas. Seule la fin est attendue.

Jamais le cas d’un « éperviable » n’a autant suscité de passion au Cameroun. De Jean Marie Atangana Mebara en passant par Marafa Hamidou Yaya, sans perdre de vue d’autres anciens barons du régime de Yaoundé à l’instar de Gervais Mendo Ze, Polycarpe Abah Abah – la liste est bien trop longue pour être exhaustive – le cas de l’ancien ministre de la Défense du Cameroun intéresse même ceux qui, hier, n’avaient à faire de l’existence de l’ancien patron de la police du Cameroun.

Mebe Ngo’o et Louis Paul Motaze

Des auditions annoncées occupent le devant de la scène soixante douze heures avant leur tenue. Les faits et moindres gestes de Mebe Ngo’o se retrouvent sur la voie publique. Ses larmes au Tribunal criminel  spécial inondent la toile, son interdiction d’aller à son village est connue de tous, sa lettre –confidentielle- au président de la République pour dénoncer les « persécutions » à son encontre s’est retrouvée entre les mains de certains, la réunion rapide et secrète de tout le Sud le 13 février dernier lors de l’anniversaire du chef de l’Etat à Mvomeka’a  est partie du profond Sud pour se retrouver sur la toile. Le sol n’a donc pas cessé de se creuser sous les pieds de l’ancien partenaire d’affaires de Magforce, l’entreprise française en charge des équipements militaires. « Entendu par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial le 14 février, ainsi que son épouse, Bernadette, Edgar Alain Bebe Ngo’o a été interrogé dans au moins sept affaires. L’ancien ministre de la Défense, dont les comptes ont été bloqués, est en particulier soupçonné de détournement et de surfacturations dans l’affaire Magforce, du nom de cette société française de matériel de sécurité  que dirige Robert Franchitti », lit-on dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique dans son édition du 24 février au 2 mars 2019.

Mebe Ngo’o, à la tête des figures de proue du Sud Cameroun

Ayant occupé une panoplie de hautes fonctions dans la République, les « péchés » de Mebe Ngo’o sont à la taille de son épaisseur professionnelle. Ainsi apprend-on, d’autres dossiers ont été abordés lors de l’audition du 14 février. L’affaire de l’avion présidentiel dans laquelle le richissime homme d’affaires Yves Michel Fotso a perdu sa liberté ainsi que l’ancien premier ministre Ephraïm Inoni et Marafa Hamidou Yaya, les affaires de la rénovation de la Maison des combattants de Douala, l’affaire de la digue du Logone, l’affaire de l’immeuble de la Sûreté nationale, des achats d’armes au chinois Poly Technologies et celle du Centre international des coordination. « Assigné à résidence à son domicile situé dans le quartier Odza à Yaoundé, Mebe Ngo’o est sous la surveillance des policiers du Groupement spécial d’opération, qui fouillent chaque visiteur. On lui a refusé le droit de se rendre dans son village, Nkolfong (Sud), mi-février. L’ancien ministre a récemment écrit à Paul Biya afin de se plaindre des « persécutions » dont il fait l’objet. Celle-ci est restée sans réponse », apprend-on du journal de Béchir Ben Yahmed.

L’ancien ministre de la Défense

Le nom de Mebe Ngo’o pour certains dans le landernau politique et économique rime avec l’extériorisation d’une aisance financière certaine.  Des faits de corruptions lui sont souvent aussi attribués. « Paris, 2014. Ils sont nombreux, cette année-là et les précédentes, à s’être fait arroser par Robert Franchitti, le patron de Magforce (…) le Colonel Mboutou, chargé des marchés de l’armée au Cameroun, fait partie de ceux qui en ont profité, tout comme le conseiller gouvernemental camerounais, le très influent Maxime Mbangue. Tous deux sont des proches d’Alain Mebe Ngo’o, ministre de la Défense de 2009 à 2015 (…) Enveloppes de cash, costumes de luxe, nuits dans des palaces parisiens, Robert Franchitti a toujours soigné ses intermédiaires en vue de décrocher des marchés en Afrique, où le Cameroun occupe une place toute particulière », relevait l’hebdomadaire français Le Point dans son édition en ligne du 20 juillet 2017.

Aloys Onana

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2 comments

Télesphore 28 février 2019 - 16h57

Le régime des bandits se transforme peu à peu mais sûrement en régime des règlements des comptes…Vivons seulement!!!!

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admin 1 juillet 2019 - 0h30

Très grave!!

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